Ni allongement de la durée de cotisation ni report de l’âge légal au-delà de 60 ans, hausse massive des prélèvements: les écologistes ont sur les retraites une position encore plus tranchée que les socialistes.
Si les socialistes ont tardé à arrêter leur position sur les retraites, les écologistes, eux, n’ont pas traîné à faire connaître leurs propositions. Dès le mois d’avril, elles ont été communiquées à leurs militants, qui ont jusqu’au 8 juin pour transmettre leurs amendements. Le texte sera discuté et voté lors d’un conseil national interrégional le 19 juin. Tandis que le PS doit faire la synthèse entre des positions parfois éloignées, les Verts ont d’emblée opté pour une ligne « à gauche toute ».
« D’une manière générale, nous sommes plutôt en phase avec le PS sur les aspects sociaux et économiques, explique Jean-Vincent Placé, le numéro deux du parti. En ce qui concerne les retraites, nous sommes plus proches de Martine Aubry et de Benoît Hamont que de Dominique Strauss-Kahn et de François Hollande ». Les Verts ont signé le 7 avril l’appel lancé par Attac et la Fondation Copernic. Un texte jugé trop à gauche pour que le PS s’y associe.
« Plus d’équité »
Les Verts estiment que la réforme du financement des retraites est indissociable d’une politique active de l’emploi. « Nous considérons que l’allongement de la durée de cotisation ou le report de l’âge minimum de départ à la retraite ne peuvent qu’alimenter le chômage – en particulier celui des jeunes – et faire baisser le niveau des retraites, déjà largement entamé par des réformes précédentes » explique le texte élaboré par la commission économie, social et services publics, qui ajoute que « le niveau moyen des pensions ne peut encore baisser », et qu’elles « doivent être réformées pour plus d’équité, en augmentant et en facilitant l’accès au minimum vieillesse, et en améliorant les compensations en faveurs des femmes ».
Les Verts jugent, comme Attac et la Fondation Copernic, que la réforme du financement doit « reposer sur une juste répartition des richesses ». Ils prônent notamment « une conditionnalité de la politique d’exonération de cotisations sociales et l’abrogation des exonérations sur les heures supplémentaires », « un prélèvement social sur l’intéressement, les stock-options, l’épargne salariale » et « l’augmentation de la CSG sur les revenus de placement et du patrimoine ».
Renaud Czarnes
Les Echos, 19 mai 2010