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Le Grand Paris sur les rails.
Le Sénat a voté à son tour, dans la nuit de lundi à mardi, après l’Assemblée nationale, le projet de loi sur le Grand Paris qui prévoit la création d’une double boucle de métro automatique autour de Paris.
Le texte a été adopté à l’issue d’un débat houleux entre la majorité et une gauche qui a reproché au gouvernement d’imposer un projet qui ne respecte pas, selon elles, les compétences des collectivités territoriales. Le texte a été voté par 179 voix contre 153. La majorité UMP et Union Centriste a voté pour, l’opposition PS, PCF, Verts et Radicaux de gauche du RDSE ont voté contre.
Nicole Borvo Cohen-Seat (CRC-SPG) a dénoncé «un grand projet libéral de restructuration de la région Ile-de-France avec des pouvoirs exorbitants donnés à l’Etat pour l’économie, le transport et le logement». «Vous ne nous avez pas convaincus que pour relancer la compétitivité il suffit de relier 7 ou 8 pôles économiques» et «ce projet n’est pas financé» a critiqué Jean-Pierre Caffet (PS).
«Ce projet sacrifie la décentralisation»
«Ce projet sacrifie la décentralisation», a renchéri Catherine Tasca (PS). Jean Desessard (Verts) a même proposé un amendement, rejeté, afin de modifier le titre du texte en «projet de loi portant création d’un nouveau métro automatique» car il s’agit d’une «publicité mensongère, d’un projet au rabais, sans concertation».
Si la droite a voté en bloc le projet, Philippe Dallier (UMP), un proche de l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a exprimé des réserves. Considérer que ce texte «est tout le Grand Paris, je ne peux pas partager ce point de vue, car le Grand Paris c’est voir comment nous assurons la cohésion sociale et urbaine de l’ensemble», a-t-il regretté.
«Un projet qui n’est pas régional mais national et européen»
Le centriste Yves Pozzo di Borgo a, au contraire, vivement appuyé «un projet qui n’est pas régional mais national et européen». Laurent Béteille (UMP) s’est félicité d’un projet «d’envergure nationale» et «ambitieux» qui exprime «une volonté de replacer notre région capitale dans la compétition internationale». Jean-Pierre Fourcade (UMP), rapporteur a estimé que le texte «conforte la place des élus locaux» et formé «le voeu qu’il apporte aux concitoyens la satisfaction qu’ils sont en droit d’attendre».
Le projet de loi étant examiné en procédure accélérée (une lecture par assemblée) il doit maintenant être débattu en commission mixte paritaire (CMP, 7 sénateurs, 7 députés) chargée d’établir une version commune aux deux assemblées. Elle se réunira le 20 mai.
Avec agence