Dans un entretien accordé au quotidien La Croix, M. Juppé a qualifié de « profondément choquant » le fait qu’une partie des parlementaires de l’opposition ait décidé de ne pas assister au show présidentiel du 22 juin prochain à Versailles.
Pour Jean Desessard, Sénateur Vert de Paris, ce qui est profondément choquant, c’est la façon dont est traité le Parlement depuis la réforme constitutionnelle de juillet 2008.
Les conditions dans lesquelles sont examinés les projets de loi sont devenues intolérables : emploi systématique de la procédure accélérée, ordre du jour monopolisé et sans cesse chamboulé par le gouvernement, présence des ministres lors de l’examen des textes en commissions. Alors que la réforme prétendait « renforcer les pouvoirs du Parlement », la souveraineté des assemblées parlementaires s’est réduite comme peau de chagrin.
Par ailleurs, le maire de Bordeaux considère que la décision des parlementaires Verts est « assez peu démocratique ». Mais pour Jean Desessard, ce qui est anti-démocratique, ce n’est pas de laisser une chaise vide un jour dans l’année pour protester contre l’irresponsabilité de l’omni-président Sarkozy devant le Parlement, mais plutôt les fauteuils laissés vides tout au long de l’année dans l’hémicycle par des parlementaires qui ne remplissent pas leur mandat.
Si les parlementaires Verts n’iront pas assister à la mascarade présidentielle de lundi prochain, ils continueront en revanche à travailler jour après jour dans leurs assemblées pour faire avancer les idées écologistes.