Question écrite n° 11172 de M. Jean Desessard (Paris – SOC-R)
- publiée dans le JO Sénat du 03/12/2009 – page 2783
M. Jean Desessard attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat sur la politique du groupe EDF, dont l’État est actionnaire à plus de 80% du capital, en matière d’énergies renouvelables.
Le groupe EDF a lancé au printemps 2009 une vaste campagne de communication intitulée « Changer d’énergie ensemble ». Cette campagne, extrêmement visible dans les lieux publics et les médias nationaux, faisait appel à des témoignages de particuliers, de salariés d’EDF et de personnalités appréciées des Français, comme le nageur et champion olympique Alain Bernard. Le but de cette campagne était d’essayer de convaincre le grand public, et ses dizaines de millions de clients, que la multinationale agissait concrètement et de façon importante pour promouvoir des alternatives propres aux combustibles fossiles, ainsi que des solutions au réchauffement climatique : économies d’énergie et efficacité énergétique, éolien, hydraulique, etc…
Le coût de cette campagne de publicité a été de 10 millions d’euros pour sa conception et sa diffusion.
Par ailleurs, le rapport du groupe sur le développement durable indique que le budget effectivement consacré par EDF à la recherche et au développement (R&D) des énergies renouvelables s’élevait en 2008 à 8,9 millions d’euros, alors que le budget R&D total d’EDF la même année s’élevait à 421 millions d’euros. La part consacrée aux énergies renouvelables, modèle énergétique de demain, représente donc 2,1% du total.
Il s’étonne de la faible part des énergies renouvelables dans le budget de la R&D et s’insurge contre le fait que cet investissement effectif soit en-deçà des sommes consacrées aux dépenses publicitaires pour la campagne « Changer d’énergie ensemble ».
Des représentants de l’État nommés par décret siègeant au conseil d’administration du Groupe EDF, il souhaite connaître sa position sur cette opération de « greenwashing », c’est-à-dire sur la volonté d’affichage médiatique d’EDF plutôt que la recherche dans le secteur des énergies renouvelables.
En attente de réponse du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat