Refoulés par l’Espagne, conduits à la mort par l’Union européenne dont le Maroc est le bras armé, des centaines d’Africains, hommes, femmes et enfants, ont subi une véritable chasse à l’homme. Cibles fragiles et désespérées, quatorze d’entre eux ont trouvé la mort aux portes de la forteresse européenne.
Alima Boumediene-Thiery et Jean Desessard, sénateurs verts de Paris, refusent que ces crimes d’Etats soient perpétrés en leur nom. Cette Europe-là, qui érige des murs pour se couper du monde, qui délègue le sale boulot à ses voisins, qui tolère l’intolérable, cette Europe-là n’est pas la nôtre.
La politique du gouvernement socialiste espagnol prolonge la politique scélérate de son prédécesseur. La répression contre les migrants, en France comme en Espagne, et la politique européenne de visas, de plus en plus restrictive pour accéder à l’espace Schengen, conduisent à des drames quotidiens.
Face à cela, les autorités européennes restent muettes depuis plusieurs semaines. Une délégation de la Commission européenne s’est enfin déplacée pour dire qu’elle ne pouvait pas intervenir dans les affaires intérieures d’un pays. Quelle hypocrisie, quand on sait que, par ses accords de coopération, elle impose une répression policière à ses frontières. Ce sont ces politiques européennes qui criminalisent les migrants, et on s’étonne qu’ils en meurent ?
Combien de temps encore allons-nous soutenir des dictatures en Afrique pour réprimer les migrants qui les fuient ? Nous ne pouvons pas sous-traiter notre politique migratoire et faire semblant d’être surpris par les atteintes aux droits humains fondamentaux.
Alima Boumediene-Thiery et Jean Desessard appellent chacun à manifester sa révolte contre cette politique de mépris, devant l’ambassade du Maroc, vendredi 14 octobre à 17 heures.
Nous exigeons que le gouvernement français et la Commission européenne interviennent pour accueillir les rescapés et fassent respecter les droits humains fondamentaux.
Alima Boumediene-Thiery
Jean Desessard