Fin de vie dans la dignité
Le Sénat ouvre le débat, à la société de s’en saisir
Le Sénat a débattu aujourd’hui d’une proposition de loi écologiste visant à autoriser l’assistance médicalisée pour une fin de vie digne. Le texte a été renvoyé en commission, avec l’accord des écologistes. Les Sénatrices et Sénateurs ont convenu de poursuivre leur réflexion sur le sujet, afin d’ouvrir le débat et que toutes et tous puissent se l’approprier.
Pour Corinne Bouchoux, Sénatrice de Maine-et-Loire et auteure de la proposition de loi, ce texte ne relève pas du médical, mais du droit : « Le mot médicalisé pourrait d’ailleurs ne pas figurer dans ce texte car il s’agit d’une loi de liberté publique qui dépasse, et de loin, la sphère médicale. Il s’agit, dans des conditions particulières, de permettre à chacune, chacun, de choisir librement sa fin de vie quand des circonstances bien spécifiques sont remplies. »
Pour Jean Desessard, Sénateur de Paris et rapporteur : « Si la lucidité de la personne qui demande à mourir est reconnue, et que ce choix n’est pas la conséquence d’un défaut de prise en charge, au nom de quel droit cette demande ne serait-elle pas satisfaite ? De même, il faut respecter les volontés de la personne exprimées dans les déclarations anticipées si elle n’est plus consciente. »
Pour Marie-Christine Blandin, Sénatrice du Nord et cheffe de file pour les écologistes : « Nous avons choisi de prendre nos responsabilités, d’ouvrir le débat au Parlement, d’y associer tous les collègues mobilisés sans privilège d’auteur, et d’accepter dans le consensus que mérite la fin de vie, qu’au sein de la Commission des affaires sociales, chacun s’en saisisse, avec un temps de réflexion respectueux de ce sujet. »
Concernant le choix de sa fin de vie, les sondages de ces 20 dernières années sont concordants. A une immense majorité, les répondants acceptent à 92 % l’idée que chacun puisse en cas de maladie très grave et irréversible avoir la possibilité de choisir une fin de vie digne.
Pour Jean-Vincent Placé, Président du Groupe : « Ce débat doit trouver une traduction législative en 2014. Le Président de la République peut compter sur le Groupe écologiste pour le soutenir dans la mise en œuvre de cet engagement dans les mois à venir. »