Jean Desessard apporte son soutien au collectif Génération précaire, organisateur de la journée de mobilisation des stagiaires, qu’il avait rencontré lors de la manifestation du 4 octobre à Paris.
Les stages, s’ils ne sont pas encadrés, condamnent les jeunes aux pires conditions de travail. Comme le montre l’étude du service juridique du Sénat sur les stagiaires (1), le code du travail est absolument muet sur un statut qui concerne 90 % des jeunes diplômés.
En encadrant le recours aux stages, on protègerait les stagiaires, les salariés et les chômeurs. Car l’abus de stagiaires nuit à l’emploi des jeunes et tire vers le bas les conditions de travail de tous les salariés.
Face à cela, le ministre délégué à l’emploi, Gérard Larcher a déclaré qu’il préférait un nouveau projet de « charte » de bonne conduite, sans aucune contrainte. Le Medef est ravi : c’était sa solution. Nous appelons donc le ministre à prendre en compte les revendications des stagiaires.
Elles sont très raisonnables : un encadrement pédagogique renforcé, une rémunération minimale à 50 % du SMIC, progressive et assujettie aux cotisations sociales, le plafonnement du nombre de stagiaires par entreprise et la limitation de la durée d’un stage.
Par ailleurs, alors que le gouvernement vient d’annoncer un projet de loi de réforme des minima sociaux visant à rendre le travail « plus intéressant que les revenus d’assistance », il est bon de rappeler un nouveau point aveugle du droit : les allocataires du RMI perdent tout revenu quand ils commencent un stage. Ils paient donc pour travailler ! Nous veillerons, lors du débat parlementaire, à ce que cesse cette injustice.