Le chiffre effrayant de 2,87 millions de chômeurs en France est tombé mercredi 25 janvier, publié par le ministère du Travail et Pôle Emploi. 5,5% de chômeurs de plus en France en un an et 4,4% en Ile de France. Les départements les plus touchés sont Paris avec 171 530 demandeurs d’emploi et la Seine-Saint-Denis avec 124 320 chômeurs.
En face de cette réalité, aucune réaction gouvernementale. Après un sommet social piteux et la liquidation définitive de SeaFrance la semaine dernière, la fermeture-délocalisation de Lejaby cette semaine, on peut se demander si le gouvernement a le moindre début d’une proposition. « Ils ont laissé prendre le contrôle du groupe Lejaby par un fond de pension italien [qui entraîne] l’arrêt des productions en France. C’est inacceptable et c’est l’exemple de l’échec du sommet social », dénonçaient il y a quelques jours les ouvriers “Lejaby” à Yssingeaux (Haute-Loire), dernière usine du groupe basé près de Lyon.C’est d’autant plus flagrant, quand de l’autre côté de l’atlantique, on voit Barack Obama, la dernière année de son mandat, prendre la situation liée au chômage à bras le corps et mettre sur pieds un véritable plan d’action adossé à un fort volet fiscal pour y remédier. Dans sa déclaration du 24 janvier, Obama veut faire disparaître les avantages fiscaux qui permettent aux entreprises de délocaliser leur production à l’étranger et proposer au contraire un crédit d’impôt pour celles qui rapatrient leur production, ou qui créent des emplois manufacturiers dans le pays, en particulier dans le domaine des techniques de pointe, et surtout augmenter la taxation des plus riches. M. Obama veut également permettre au fisc de toucher des recettes sur les profits que les entreprises réalisent en dehors des Etats-Unis, ce qui n’est actuellement pas le cas.« Nous allons également travailler sur tout ce qui concerne l’infrastructure et l’éducation, ne serait-ce que d’installer des technologies dans toutes les écoles et essayer d’améliorer ainsi la formation des futurs salariés » disait il y a quelques jours un de ses conseillers.
Enfin , je ne peux m’empêcher de le citer, face aux lobbies qui empêchent toute action américaine d’envergure contre le réchauffement climatique : « Je ne vais pas céder les industries solaires, éoliennes et des batteries électriques à la Chine ou à l’Allemagne sous prétexte que nous refusons de nous engager dans le même sens », a souligné le président américain. « Cela fait un siècle que nous subventionnons les compagnies pétrolières, cela suffit. »
On est bien loin de ce président français qui n’empêche aucune délocalisation, annonce péniblement de vagues crédits à la formation, quelques aides personnalisées aux entreprises qui vont mal – on voit ce que cela donne -, et considère que l’écologie “ça suffit”, sans même voir que l’économie verte est une source forte de création d’emplois d’avenir.