Eva Joly et Nicolas Hulot devraient se croiser mercredi soir à Lille, en présence des deux autres candidats, Henri Stoll et Stéphane Lhomme, pour le dernier des «débats non contradictoires» censé les départager. Crédits photo : BERTRAND GUAY/AFP.
Le ralliement de Bové à l’ancien animateur d’«Ushuaïa» clôt son procès en «dérive droitière».
Dix jours avant la fin des votes pour le premier tour de leur primaire -le 23 juin sur Internet ou le 24 par courrier-, la «bataille du rail» des écolos bat son plein: Vaulx-en-Velin, Nantes, Strasbourg, pour l’une. Lyon, Nice, Bordeaux pour l’autre. Néanmoins, si tous deux ont en poche le bon indicateur des chemins de fer, Eva Joly et Nicolas Hulot devraient se croiser mercredi soir à Lille, en présence des deux autres candidats, Henri Stoll et Stéphane Lhomme, pour le dernier des «débats non contradictoires» censé les départager. L’ex-magistrate comme l’ancien animateur ont conscience que ce troisième débat sera déterminant. Voire qu’il pourrait s’apparenter à «une belle». Si, lors du premier, à Toulouse, Joly a semblé remporter la première manche à l’applaudimètre, jeudi à Paris, Hulot a paru gagner la revanche en retournant la salle à son avantage.
32.896 électeurs validés
Le lendemain, sur Europe 1, l’eurodéputé José Bové annonçait ainsi son ralliement à Hulot. Et ce week-end, le sénateur de Paris, Jean Desessard, et le climatologue Jean Jouzel faisaient de même. Après ceux de l’ancien résistant Stéphane Hessel ou du président de la Ligue pour la protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, ces ralliements de dernière minute feront-ils la différence entre les deux challengers de la primaire?
Pour Bové, qui porta une candidature altermondialiste en 2007 (1,32% des voix), Hulot serait aujourd’hui «le meilleur candidat pour représenter l’ensemble des écologistes». L’ancien leader paysan estime que le père du Pacte écologique incarnerait cette «écologie de l’ouverture» plus à même de «réunir des écologistes aux parcours différents» qui fit le succès des listes écolos aux européennes de 2009. Surtout, ce soutien, venu de la gauche, met un terme au procès en «dérive droitière» entretenu contre Hulot par le camp Joly, après l’«affaire Jean-Louis Borloo».
Premier lieutenant de Joly, l’eurodéputé Yannick Jadot préfère parler d’«effet d’annonce». «Ils [le camp Hulot] ont choisi cette période pour faire des annonces, très bien! Nous, nous avions déjà les nôtres», dit-il, citant, parmi d’autres, la sénatrice de Montreuil Dominique Voynet (1,57% en 2007) ou encore le député de Loire-Atlantique François de Rugy. Soutien de la première heure de Joly, le député de Gironde Noël Mamère reconnaît toutefois que «le ralliement de José est un plus pour Nicolas, difficile de dire le contraire!». Mais l’ancien candidat à la présidentielle de 2002 (5,33%) assure que «la primaire reste ouverte». Dans la nuit de vendredi à samedi, la commission chargée de la primaire a validé 32.896 électeurs, parmi lesquels plus de 16.000 «coopérateurs» (sympathisants non adhérents). Après… neuf heures de vérifications!