Lundi 4 avril M. Jean DESESSSARD a reçu au Sénat, une délégation colombienne au sujet de la ratification de l’accord de libre échange (ALE) UE/Colombie-Pérou.
En effet, une délégation colombienne et péruvienne de syndicalistes et de défenseurs des droits de l’Homme est actuellement en Europe pour faire entendre les multiples voix qui s’opposent à la ratification d’un ALE entre l’Union européenne, la Colombie et le Pérou, et en expliquer les raisons. Cet accord aura de lourdes conséquences pour les droits de l’Homme, des travailleurs, des peuples indigènes et pour l’environnement dans ces pays. Cet accord viendra, en outre, légitimer les gouvernements de Colombie et du Pérou qui perpétuent un climat d’impunité face aux graves violations aux droits de l’Homme commises dans ces pays. Selon l’enquête annuelle de 2010 sur les violations des droits syndicaux de la CSI (Confédération Syndicale Internationale), en moyenne un syndicaliste a été assassiné tous les 3 jours ces 23 dernières années. La Confédération Européenne des Syndicats s’est clairement prononcée contre cet accord en raison de la violence antisyndicale en Colombie. Depuis 2006, aux États-Unis, le processus de ratification d’un accord similaire avec la Colombie est toujours repoussé pour les mêmes raisons.
La réunion a débuté par une introduction de Fanny SIMON, chargée de mission à l’AITEC (Association Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs) qui a organisé le parcours de la délégation en France. Maria FORERO IZQUIERDO, secrétaire générale du syndicat des employés de l’Institut colombien du bien-être familial (ICBF) et membre de la Centrale Unitaire des Travailleurs de Colombie (CUT) a détaillé par la suite la situation en Colombie ainsi que les conséquences qui résulteraient de l’ALE. Le texte s’il est validé en séance plénière par le Parlement européen, pourrait entrer en vigueur en 2012. Afin d’empêcher une telle issue, Jean DESESSARD et Oment AMENT (PCF), se sont mis d’accord de la nécessité de rédiger une motion. Signée par de nombreux parlementaires, elle pourrait permettre que l’ALE soit reconnu de caractère « mixte » , c’est à dire tenant compte des droits syndicaux et sociaux et de l’environnement, et non limité qu’aux seules questions commerciales. Une telle définition de l’accord impliquerait effectivement que tous les parlements nationaux soient soumis à sa ratification alors que dans le cas d’un accord « commercial » la seule compétence européenne est requise…