En démocratie, la légitimité d’un syndicat doit reposer sur l’élection, et non sur des critères obsolètes. L’avis du Conseil économique et social intitulé « Consolider le dialogue social » est donc une bonne nouvelle. Jean Desessard soutient sa proposition principale qui vise à modifier le mode de représentation des syndicats. L’arrêté ministériel du 31 mars 1966 fige en effet les critères de représentativité, réservée actuellement à cinq syndicats historiques, et empêche ainsi l’émergence d’autres organisations, comme Sud, l’UNSA ou la FSU.
Ce blocage institutionnel rend plus difficile la représentation, dans l’espace public, des travailleurs pauvres, des précaires, des chômeurs, qui dérogent aux anciens schémas du salariat des Trente Glorieuses. Espérons donc que cette réforme, si elle est adoptée, permette de combler les angles morts de la représentation syndicale.
N’oublions pas enfin que la représentativité des syndicats d’employeurs demeure très imparfaite également. La voix du Medef, en particulier, ne doit plus écraser celles des petites entreprises de l’économie solidaire.