Silence, on expulse ! Durant toute cette journée du mercredi 6 décembre, au standard du ministère de l’Intérieur, au secrétariat du directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur ou du conseiller juridique chargé de l’immigration de Nicolas Sarkozy, auprès des attachés parlementaires de Nicolas Sarkozy ou de Dominique de Villepin, à la préfecture de Haute-Saône, auprès des chargés de communication interdits de communiquer, tout le monde avait pour consigne de se taire, et de ne répondre à personne, pas même à des parlementaires.
Après les violences exercées à l’encontre du couple devant leurs enfants, après trois semaines en centre de rétention, après le placement en garde à vue d’un élu régional récalcitrant, cette expulsion était décidément un peu trop honteuse pour se dérouler au grand jour. L’avion militaire a donc décollé ce matin de Blagnac sans témoins, loin de tout soutien.
Arrivée en 2001 en France, la famille Raba, avec ses trois enfants scolarisés de 3, 5 et 8 ans, entrait pourtant dans les critères de la circulaire Sarkozy de cet été. De plus, d’autres membres de leur famille, menacés dans leur pays, avaient obtenu le statut de réfugié politique.
Mais Nicolas Sarkozy a d’autres critères : il s’échine, avion après avion, enfant après enfant, à expulser ses 25 000 sans-papiers de l’année.
Jean Desessard, associé aux trois sénatrices Vertes, demande donc le retour de la famille Raba en France, au plus vite, et relaie l’appel du Réseau Education sans frontières à disposer trois chaises vides, dans toutes les écoles de France, pour ne pas oublier Dashrujé, Dashnor, Qirim et leurs parents.