« Grenelle de l’environnement : « Il n’y aura pas d’impact économique négatif », affirme Jean Desessard » (Public Sénat)

Laurent Berbon Le 09.12.2010 à 20:06

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Le Grenelle de l’environnement aura-t-il des effets néfastes sur l’emploi dans dix ans ? C’est en tout cas ce qu’indique une étude réalisée par des économistes du Trésor. D’après eux, si les investissements réalisés créeront plus de 200 000 emplois d’ici 2014, un contrecoup financier annulera ces gains. Jean Desessard, sénateur Vert de Paris, ne croit pas à un tel scénario.


Que pensez-vous de l’étude réalisée par le Trésor qui relativise à terme les effets économiques du Grenelle de l’environnement ?

C’est une foutaise. Ce n’est pas sérieux comme travail. Pour les écologistes, s’il y a eu le Grenelle, c’est d’abord pour respecter l’environnement et faire face au défi écologique des cinquante prochaines années. S’il y avait une étude à faire, ce serait donc l’impact environnemental. En annexe, il y a la question de savoir s’il y a eu un impact économique. Comme le dit l’étude, les premières années il y en a un bien sûr. Là où je ne suis pas d’accord, c’est lorsqu’il est dit que dans dix ou quinze ans, il y aura un impact économique négatif.

L’étude indique pourtant que le net ralentissement puis l’arrêt des investissements, la hausse des prix et des prélèvements obligatoires nécessaires au financement des investissements annuleront les gains économiques après 2020 »…
Si nous créons nous-mêmes de l’énergie, il n’y a plus besoin d’importer de gaz et de pétrole. Ce seront des économies pour le gouvernement et pour le pays, d’autant plus que le prix du pétrole va augmenter. Réduire le coût énergétique sur le chauffage et les transports, ça veut dire faire des économies, c’est bon pour la balance commerciale et pour réduire les déficits. Et l’argent qu’on ne met pas dans le pétrole pourra être utilisé pour créer de l’emploi.

L’activité de création industrielle peut par ailleurs continuer. Dans dix ou quinze ans, il y aura aussi la création d’emplois de maintenance. Le photovoltaïque, l’éolien, c’est de la maintenance. Et quand on dit qu’on n’aura pas besoin de construire de l’éolien ou du photovoltaïque, on se trompe. Mais si l’on veut des entreprises qui investissent, il faut une stabilité de la politique économique du gouvernement et qu’on ne change pas les règles tous les six mois.

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