Durant la campagne présidentielle, le candidat Sarkozy a fait d’Airbus le symbole de son volontarisme en matière de politique industrielle. Or, quelques jours à peine après l’élection, on s’aperçoit que les promesses sont déjà trahies !
Sarkozy avait déclaré ne pas se sentir tenu par le plan social Power 8. Alors que désormais, il s’en remet entièrement à Louis Gallois pour mettre en application les 10 000 licenciements prévus sur quatre ans, alors que le carnet de commande de l’avionneur est plein et que les salariés d’Airbus devront être associés à la nécessaire reconversion de l’activité industrielle vers des moyens de transports moins polluants.
De même, Nicolas Sarkozy avait promis de maintenir l’usine picarde de Méaulte, fleuron technologique d’Airbus. Mais la vente partielle au groupe Latécoère correspond à une filialisation de fait de ce site appelé à se transformer en simple sous-traitant d’Airbus, soumis au risque de délocalisation. L’Etat ne doit pas encourager cette tendance lourde du capitalisme contemporain à l’externalisation.
Car la sous-traitance dilue les responsabilités des donneurs d’ordre, accroît la précarité et instaure une fracture entre les salariés. Dans le cas de Méaulte, c’est la structure intégrée d’Airbus qui est alors remise en cause. Les entreprises ne doivent pas se délester de leurs obligations sociales et écologiques sur leurs filiales. A cet égard, le premier rôle de l’Etat-actionnaire est tout de même de montrer l’exemple.