Après la décision du gouvernement d’imposer aux sénateurs un vote bloqué sur les retraites, l’opposition pointe la peur du débat de la majorité.
La réaction de l’opposition ne s’est pas faite attendre, après la décision du gouvernement d’imposer un vote bloqué au sénat sur le projet de loi réformant les retraites.
« Avec M. Sarkozy, c’est le coup de force permanent », tranche la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, en résonance avec le titre du pamphlet contre de Gaulle de François Mitterrand,Le coup d’état permanent, publié en 1964.
« Après avoir braqué le pays en voulant lui imposer une réforme injuste, après l’avoir bloqué en refusant de reprendre les négociations, le président méprise le Sénat et la démocratie en coupant court aux débats », juge la maire de Lille.
« Après le débat interdit à l’Assemblée nationale, ce nouveau contournement du Parlement est scandaleux. Comment accepter que sur un sujet essentiel, qui engage le pacte social et républicain, on refuse aux élus de la Nation le temps nécessaire au débat ? Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le président », écrit-elle.
« Aux ordres de Claude Guéant »
« Face aux Français qui sont dans la rue pour manifester, le gouvernement brandit le respect du vote du Parlement. Mais quand le Parlement fait son travail, il n’a qu’une obsession: l’en empêcher! », s’exclame-t-elle.
« Chacun comprend que ce qui gêne le gouvernement, c’est le débat », a jugé Martine Aubry.
De son côté, le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent, dénonce « un passage en force au Sénat ». « Minoritaire dans le pays, battue dans toutes les enquêtes d’opinions, la droite espère ainsi mettre l’éteignoir sur le grand débat citoyen qui a lieu dans le pays. Cette ultime provocation n’arrêtera pas la volonté populaire et ne peut qu’amplifier la mobilisation. La légitimité du Président Sarkozy et de son gouvernement est durablement entachée », explique le leader du PCF.
Chez les sénateurs Verts, on déplore également « cette insulte au travail des parlementaires ». « Monsieur Woerth a reproché à l’opposition une absence de projet, mais il nous censure quand il s’agit de présenter nospropositions », estime Jean Desessard. Sa collègue Marie-Christine Blandin juge » indécent, scandaleux et mesquin » que « la majorité se couche aux ordres de Claude Guéant ».
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