Les sénateurs Jean François Legrand (UMP) et Roland Ries (PS) ont présenté les conclusions de leur rapport sur EADS le mercredi 27 juin devant la commission économique du Sénat.
Ce rapport a été adopté à la quasi-unanimité des partis politiques présents. Seuls les élus Verts du Sénat représentés par Jean Desessard se sont abstenus.
Jean Desessard reconnaît l’excellence du travail des deux rapporteurs qui ont auditionné les syndicats, les actionnaires et les dirigeants des entreprises EADS et Airbus. Jean Desessard reconnaît la sincérité du rapport qui n’hésite pas à mettre en cause le management d’Airbus, les conflits à la tête d’EADS et la double gouvernance, allemande et française à tous les étages de décision, sources de multiples dysfonctionnements…
Si le rapport propose différentes pistes de « sortie de crise », il s’inscrit dans la démarche du plan « Power 8 », mis en place par la direction d’EADS.
Or, Jean Desessard refuse la logique du plan Power 8 :
Qui prévoit des suppressions d’emplois alors que le carnet de commandes d’Airbus est plein et qu’il risque d’y avoir des retards de livraison.
Qui prévoit un recours systématique à la sous-traitance, ce qui entraînera inexorablement des délocalisations, puisque le rapport insiste sur l’euro fort par rapport au dollar et la nécessité de produire dans la « zone dollar ».
Qui prévoit un transfert de technologies vers les entreprises privées, vente du site Méaulte de Picardie, au risque qu’Airbus soit dépossédé de son savoir technologique.
Qui s’accroche à la promotion de l’A380, sans réfléchir à l’aviation de demain, plus économe en énergie.
Tout en reconnaissant la qualité du rapport présenté au Sénat, Jean Desessard pense que les mesures préconisées par le plan Power 8 ne résoudront pas les problèmes posés par le système de la double gouvernance franco-allemande. C’est pourquoi, au nom des élus Verts au Sénat, il a voté contre le plan Power 8, qui s’inscrit dans la logique des suppressions d’emplois (fausses économies, car il faudra réembaucher demain, pour répondre aux commandes), qui organise le transfert des tâches vers les sous-traitants, pour anticiper les délocalisations, qui dilue la recherche et la technologie vers de multiples opérateurs au point qu’Airbus risque demain de n’être qu’un simple commercial de l’aviation.