La réforme des retraites, examiné à partir de mardi par les députés, constituent « des discriminations indirectes envers les femmes », ont-ils fait valoir lors d’une conférence de presse.
Christiane Marty (Attac) a en particulier souligné que les femmes ont en moyenne des durées de cotisation validées beaucoup plus faibles que les hommes : parmi les retraités, 44 % des femmes ont réussi à valider une carrière complète contre 86 % des hommes. L’allongement de la durée de cotisation (41 ans en 2012 et 41,5 en 2020) ainsi que le recul de l’âge de la retraite à taux plein (de 65 actuellement à 67 en 2018) pénaliseront donc particulièrement les femmes, davantage touchées que les hommes par le temps partiel imposé. Selon des chiffres de la CNAV de 2004, une femme sur trois est partie à 65 ans ou plus, contre un homme sur 20. Déjà aujourd’hui, la décote des pensions concerne plus de femmes que d’hommes et l’ampleur de la décote est beaucoup plus forte pour elles. Ainsi en 2004, les femmes ont validé en moyenne 20 trimestres de moins que les hommes, ce qui signifie une pension amputée d’un quart, ont souligné les divers intervenants.
La députée Martine Billard (Parti de gauche) a fait valoir que de nombreuses femmes, victimes du temps partiel contraint et qui ne réussissent à travailler que moins de 20 heures par semaine, ne peuvent même pas valider un trimestre. Elle s’est indignée de la réponse du ministre du Travail Eric Woerth en commission, en juillet, qui avait rétorqué à ces critiques, selon elle, qu’il suffisait d’un mi-temps au Smic pour valider un trimestre. « Le projet de loi enfonce le clou inégalitaire », a estimé Marie-George Buffet (PCF). Parmi les députés signataires de la saisine figurent les députés PCF Roland Muzeau et Marie-George Buffet, des Verts (Noël Mamère, Jean Desessard, Anny Poursinoff) et Danielle Bousquet (PS).
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