La lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée « grande cause nationale » en 2010. L’an dernier, plus de 150 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou de leur ex-conjoint.
Mardi 22, mercredi 23 et jeudi 24 juin, le Sénat a examiné une proposition de loi relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants.
Cette proposition de loi a été présentée conjointement par la droite et la gauche, une situation très rare qui mérite d’être saluée. Le Sénat a adopté à l’unanimité le texte jeudi soir.
Ce texte présente plusieurs avancées, comme la création de l’ordonnance de protection, qui permettra aux femmes d’ouvrir une procédure, alors que moins de 10% osent porter plainte. Avec cette mesure, le juge des affaires familiales pourra éloigner l’auteur des violences du domicile familial ou reloger la victime et statuer provisoirement sur la garde des enfants. D’une durée de quatre mois, cet éloignement concernera époux, concubins et pacsés. Hommes comme femmes. Les étrangères sans-papiers pourront en bénéficier avec la délivrance d’une carte de séjour.
Au-delà des considérations techniques, il reste à déplorer que nombre de femmes, victimes de violences, n’ont pas accès au dispositif judiciaire qui permettrait de les protéger. Pour endiguer ces violences, c’est tout le système qui doit se mobiliser et soutenir les victimes : la police, le système judiciaire, mais également la cellule familiale, les proches, les collègues de travail et les associations.
Une forte mobilisation de la part des associations s’était cristallisée autour de ce texte. Jean Desessard était présent au rassemblement organisé le 22 juin par le Collectif national pour les Droits des Femmes. Les associations ont tenu à faire pression sur le Sénat, afin d’éviter d’éventuelles régressions par rapport au texte voté par l’Assemblée nationale.